le 3 roues a J.Virot ok

j.. Virot, maître-ouvrier et chef mécanicien à l’Ecole Centrale Lyonnaise, est le premier membre de l’école qui la relie à l’automobile. Il est, en effet, le créateur, en 1884, d’une automobile à vapeur qui a été construite dans les ateliers de l’Ecole et qui a fait quelques sorties remarquées dans la région. Elle a notamment parcouru, un jour, la distance de Lyon à Villefranche en 1h45. On peut imaginer l’étonnement et la crainte des témoins de cette sortie à une époque où l’automobile en était encore à ses premières expérimentations.

Selon la revue La France automobile (numéro du 16 janvier 1897), la voiture à vapeur de Virot comportait « une roue directrice unique à l’avant et deux roues motrices à l’arrière de 1m20 de diamètre, tout en fer forgé, avec moyeu en fonte, et munies de freins. A l’avant, une forte chaudière tubulaire, alimentant deux cylindres à vapeur situés latéralement sous le châssis, et actionnant un arbre parallèle à essieu, directement au moyen de deux manivelles calées à 90 degrés. Un second arbre recevait le mouvement par un engrenage droit et le transmettait de la même façon à l’essieu, portant un engrenage différentiel. Les changements de vitesse étaient produits par les variations de l’admission de la vapeur dans les cylindres et la marche arrière au moyen d’une coulisse de Stéphenson. La pompe d’alimentation, puisant directement l’eau dans la bâche, était actionnée par une bielle mue par l’arbre intermédiaire : elle fonctionnait constamment, marchant à vide quand il n’était pas utile d’alimenter. A l’arrière était situé un siège confortable pour deux personnes, sous lequel étaient placées la bâche à eau et la soute à charbon » .


Un autre article traitant de cette automobile, paru dans la revue La Nature le 12 novembre 1887, vient compléter les informations : « La chaudière est du type Seguin ; vingt minutes suffisent pour la mettre en pression. La vitesse de cette routière est de 16 kilomètres à l’heure, et elle peut franchir sans difficulté des rampes de 8 centimètres par mètre. A l’arrière, trois personnes peuvent prendre place, y compris le mécanicien ; en outre, elle peut remorquer un poids de 1200 kilogrammes. Quant à la dépense en combustible, elle ne dépasse pas 1 kilogramme par kilomètre parcouru. Avec un tender chargé d’eau et de combustible, elle peut fournir de longs trajets » .

Comme on peut le voir, le chemin à parcourir pour atteindre la maturité dans le domaine automobile était encore long. Mais la voiture à vapeur de Virot constituait une tentative de réponse aux enjeux de cette nouvelle aventure technologique.




vu sur: http://bibli.ec-lyon.fr/actus/archives/440